Avec les Bienna Jets, le football américain s’est fait une place à Bienne

Pas très populaire en Europe, le football américain est bien présent dans la cité seelandaise. Avec les Bienna Jets, ce sport veut prendre son envol.

Voilà déjà plus de 40 ans que le football américain, ou « tackle football », s’est établi dans le Seeland. Nés de la fusion entre les Bienna Bulls et les Grenchen Cowboys en 1985, les Bienna Jets tentent de faire apprécier un sport méconnu en Europe. Julien Friedli, ancien joueur et désormais coach principal des juniors des Bienna Jets, nous explique pourquoi ce sport mérite de s’imposer dans nos vallées. 

Que manque-t-il à ce sport qui déplace les foules outre-Atlantique, pour se faire un public dans notre région ? Est-ce un sport trop violent ? Que nenni ! Du moins pas dans sa variante « light »; le flag football. Cette adaptation dans laquelle les charges sont remplacées par des petits drapeaux à attraper pour stopper son adversaire, sera même présente aux Jeux olympiques de Los Angeles en 2028. Cette variante est aussi pratiquée à Bienne

Est-ce simplement un sport de « bourrin » ? Certainement pas ! L’objectif qui est d’avancer avec la balle paraît rudimentaire, mais il n’en est rien. « Il y a énormément de règles. Beaucoup de gens disent que ce sont des échecs sur gazon. Il faut passer beaucoup de temps en dehors du terrain pour réviser le playbook, pour apprendre les formations », affirme Julien Friedli.

Pour lui, les médias devraient donner davantage d’attention à son activité pour que celle-ci prenne de l’ampleur. « Je trouve que la Suisse donne trop d’attention au foot et au hockey. Si tu allumes la télé, tu trouves 90% de ces deux sports. Pour le football américain, tu ne trouves rien, que ce soit à la télé ou dans les journaux. En Suisse, on a pas mal d’équipes, mais c’est une petite communauté qui n’est pas connue ».

L’entraîneur biennois observe toutefois des améliorations. « Une équipe suisse a été créée en ELF (European Football League), les Helvetic Mercenaries. Ça a permis de faire un peu de pub en Suisse. »

L’ELF comprend 16 franchises de toute l’Europe, réparties en 4 divisions. En 2025, ce sont les Stuttgart Surges qui ont remporté la compétition. De leur côté, les Helvetic Mercenaries, ont terminé la saison sur un bilan de 12 défaites en autant de rencontres.

En ce qui concerne les infrastructures, les Bienna Jets sont tout de même bien servis « On a un terrain naturel au Mettmoos, qui est dédié au football américain et au rugby, et on a la chance d’avoir un terrain de football américain synthétique à la Tissot Arena », explique Julien Friedli. Si les infrastructures venaient à manquer, les terrains de soccer, diraient-ils, sont heureusement plus grands que ceux de football américain, et peuvent donc dépanner.

Le défi de la relève

Alors que les Bienna Jets militent en NLB (2e division suisse), le club s’est construit une réputation de bon club formateur. Certains anciens joueurs des Jets ont rejoint l’ELF, la meilleure ligue allemande, ou encore des collèges américains. Malgré cela, le recrutement reste un véritable défi.

En tant qu’entraîneur des jeunes, Julien Friedli est au premier plan pour observer la relève du football américain dans la cité seelandaise. Mais selon lui, trouver de nouveaux joueurs est compliqué. « C’est beaucoup plus dur de trouver des jeunes motivés qu’avant. On fait pas mal de choses pour recruter, mais c’est compliqué. Je ne sais pas si c’est une question de génération ou si c’est le foot qui nous fait de l’ombre, tant il y a de clubs à Bienne. »

Pourtant, selon Julien, ce sport s’adresse à tout le monde « Si tu es petit, grand, mince ou large, on te trouvera de toute façon une position parce qu’on a besoin de tout. » Le club devrait-il jouer sur l’imaginaire des USA pour attirer davantage les jeunes ? « Je pense qu’il faut trouver un bon équilibre en mettant en avant les clichés américains, mais en les mettant à la sauce suisse ou européenne », analyse l’entraîneur.

À lui de conclure en essayant de nous convaincre « Je dirais qu’il faut tester et se lancer. Les gens peuvent se dire qu’on est juste des rageux qui se tapent dessus, mais en réalité il y a tellement de technique, tellement de théorie et on s’y fait de tellement bons amis. Je pense que si tu aimes le sport, celui-là est parfait parce que tu fais de l’endurance, du fitness, de l’agilité et de la théorie. »

Photos: Archives Bienna Jets

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